Vous, les Femmes...

Je me suis un peu oubliée au mois d'Avril je l'avoue, mais beaucoup d'événements personnels sont venus perturbés ma petite routine de pré-trentenaire (pilates, mcdo, pilates, mcdo, "je suis qu'une vache", pilates...). Et puis très franchement, chapeau bas à tous les ... ceux (j'allais mettre "artistes" et après je me suis dit "ça va Donna Summer, on a pas les chevilles qui gonflent ahaha ?) qui trouvent l'inspiration, quand la seule folie que tu peux te permettre c'est faire tes courses sans mettre de gel hydroalcoolique. . . #thug En vrai, c'est super dur d'imaginer un autre Monde, de voir la lumière au bout du tunnel, d'arrêter de cleaner 1000 fois ton plan de travail en inox parce que "y'a que ça à faire", bref d'être une Femme quoi ? La transition était un peu abrupte et peut me valoir la foudre des Femens, perso j'ai toujours bien aimé les seins nus, donc mon adresse c'est 17 rue de l'Or...

Plus sérieusement, je me suis prise une "claquoss" aujourd'hui et alors je peux te dire que l'inspiration est revenue FISSA ! Je discutais avec ma maternelle/mère (Versailles RpZ) et là elle me dit au milieu d'une conversation totalement anodine "Au fait, j'ai fini de réparer le linge que tu m'avais donné". Alors OUI, je le dis au squad des "je suis bonne à marier mais je ne me fais jamais baiser" (oupsi) je ne manie pas la machine à coudre comme mon 8mm. Il est vrai que je pêche parfois sur certains S.O.S que mes vêtements m'envoient et que je les dépose, lâchement, hyper bien emballés, devant la porte de mes parents.

Mais là n'est pas l'information CAPITALE. Je vous fais le topo, le linge je l'ai donné il y a 3 jours. Ma mère a bientôt 60 ans, une bebom atomique qui se fait des bains au lait de chèvre, se lèvre tous les jours à 5h du mat' pour aller faire du social, et où tu peux clairement manger sur son carrelage de cuisine bicolore tellement la maison est impecc'. ET la nana me dit sans pression qu'elle a réussi à faire ça en 3 jours alors que moi ça fait 3 mois que je repousse un malheureux RDV chez le banquier... (rien à voir avec le fait que je ne veux pas lui justifier les 150 euros chez Crocs©).

Et là je me dis deux choses : je suis qu'une merde, et I am a piece of shit. Plus sérieusement, je pense qu'on a raté un virage dans l'évolution... Génération Y, Z, et toutes les lettres qui comptent triple au scrabble... A quel moment on est passé de machines de guerre comme nos grands-mères et nos mères, à "je pourrais pas venir à la réunion de ce matin j'ai une migraine opthalmique-tyroidienne de type pré-burn-out qui a pointé le bout de son nez". Je suis ouverte au débat, j'entends déjà "Oui mais bon elles n'avaient que ça à faire" FAUX, archi FAUX. Ma grand-mère bossait dans les usines et élevait 3 garçons, ma mère faisait des ménages pendant un temps et faisait le good cop et bad cop à la maison...

Du coup, le constat est flagrant, le virage se fût : Internet. La multiplication des services, réseaux sociaux en tout genre etc... qui étaient censés nous faciliter la vie et qui nous happent, comme ça tranquillou, quand tu as une TO-DO longue comme le braquemart de Rocco Siffredi© et que tu te retrouves à 18h56 à regarder la "recette de cookies au matcha de Kendall Jenner". ON S'EN FOUT DE ÇA PUTAIN. Mais qu'est-ce qui nous prend sans déconner ? Moi je m'impressionne, je me dis que Darwin doit bien se taper une barre sur ma gueule... Pourquoi on se laisse déborder par un rien ? Alors oui la société nous en demande beaucoup trop, car avec l'ultra connexion et information sont venus nos amies "comparaison", "exigences", "perfection"... et on ne sera JAMAIS à la hauteur des vies de nanas que l'on voit filtrée et re-filtrée sur Insta.

Mais est-ce que nos vraies comparants ne devraient pas être les Femmes de nos familles, celles qu'on a vu trimer, pleurer, rire, nous défoncer notre gueule car on a oublié d'enlever ses chaussures, celles qu'on a vu belles, radieuses, cultivées, charmeuses. Celles qu'on a vu souffrir aussi, en silence la plupart du temps, ne jamais se plaindre, prendre un petit coup de gnole en off après une grosse journée...

On a gagné dans cette révolution mais on y a laissé des plumes... Et quelles plumes ! La nostalgie, la mélancolie, de ces années où nos exemples étaient sous nos yeux, où quand à l'école on te demander "tu voudrais faire quoi quand tu seras grande" on répondait "je voudrais être comme Maman (mais le mari en moins)" et non pas "je voudrais être Instagrameuse, Nabilla, ou Youtubeuse". C'était beau avant. Et je ne le dis pas parce que je deviens veille. Je le dis parce que la simplicité de ces moments nous faisait oublier la complexité du présent. (Vous avez 2 heures).