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Les départs à zéro

  • Photo du rédacteur: Maeva FAU
    Maeva FAU
  • 22 oct. 2021
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 oct. 2021

Je m'adresse à tous ceux qui apprennent notre charmante langue (oui je vise d'entrée, je suis comme ça), je vous plains. Vous qui finalement en connaissez un rayon sur les "départs à zéro" car la plupart du temps vous avez les "cojones" (je suis un peu bilingue. . . je sais) que beaucoup d'entre nous n'aurons jamais de quitter votre pays, vos amis, votre famille, votre exe criminelle... et venir au pays de la baguette, des feux rouges et des barres de métro, vous devez vous taper toutes les expressions qui n'ont ni queue ni tête (+1 pour la demoiselle au fond à gauche).


Comme celle-ci, en fait, "départ à zéro", je l'ai utilisée plus que le dictionnaire l'autorise en l'espace d'un mois, car elle décrit plutôt bien ce que je ressens au fond... je vous passe les racines latines et les cours d'étymologie (C'EST PAS L'ENVIE QUI M'EN MANQUE !) mais "départ"; synonyme de renouveau, de beauté du recommencement, d'ouverture de chakras, associé à "zéro"; le néant, le nul, la bulle, le rien de chez rien... Va expliquer ça sans alcool dans le sang à quelqu'un de lucide. C'est comme visualiser une course aux JO, où le coup de sifflet est donné et tous les coureurs courent sur place :

- "Vous faites quoi faut y aller là ?!"

- "Ah non, mais non... on vous a pas prévenu ? On est biens là, c'était prévu on est tous en départ à 0, on est méga chaud... mais on préfère rester sur la ligne de départ"

C'est comme bouillonner d'une énergie débordante, dont souvent tu ne sais pas quoi faire alors tu te mets à faire des DIY (je dis ça, je dis rien) , mais en ressentant un poids aux chevilles qui te rappelle que tu as donné pour en arriver là. Que peut-être cette envie de tourner la page, de réécrire une grande lettre majuscule en haut à gauche dans la marge est arrivée car tu les aurais bien brûlé les pages du chapitre d'avant. Ce tourbillon d'adrénaline te donne clairement la stabilité émotionnelle d'une langoustine en période nuptiale : tu ries, tu pleurs, tu ries, tu pleurs, tu casses des choses, puis tu fais du sport, beaucoup de sport. Et les départs à zéro, c'est con mais ça fait peur... qui aurait peur du "0" sans déconner normalement à part sur ton compte banque il est d'une innofensivité rare. Mais ce putain d'oval, c'est autant le vide que l'infini, la possibilité de tout accomplir, de tout réussir, de tout croquer, comme celle de tout envoyer bouler, de regretter, de se lasser...


Le bonheur que tu touches du doigt grâce à cette volonté de tout recommencer n'a pas de prix. Tu pourrais te sentir seul mais finalement tu es juste serein. Tu arrêtes de devoir être l'image du passé, devoir être cette représentation figée qui n'a pas le droit de dire "merde". Tu arrêtes aussi de souffrir en silence pour une cause perdue. Et tu appliques le "quand on peut pas changer les choses, changeons de sujet" (bien vu, Colonel ahah, elle m'aurait sauvé 2-3 fois celle-là !). Sauter dans le vide ça a du bon, c'est comme les débuts de relation. Tu sursautes dès que tu as un message, tu es dans la lune, tu as une aura que seul toi tu ne vois pas. La seule différence c'est que tu peux kiffer sans make-up en pilou-pilou avec ton deliveroo qui vient tout juste d'arriver.


Peu importe la raison qui nous pousse à le faire, encore faut-il qu'on eût besoin d'une raison, peine de coeur, déchirure d'âme, burn-out, ras le bol généralisé, il faut toujours se souvenir que lorsque la décision a été prise, et qu'on a basculé dans ce feu inarrêtable, on s'est senti plus vivant que jamais. Qu'enfin on a osé sans faire de tableaux Excel, sans voir le négatif que tout le Monde peut nous mettre sous le nez, sans insomnie inutile, on l'a juste fait.


Moi ma chance c'était ici, à Aix-en-Provence. Et je me lève chaque jour sans aucun regret, sans savoir aussi vraiment si j'ai trouvé ce que je cherchais. Mais je suis apaisée. Je suis vivante. Je souris de voir des gens passés, je prends le temps de les regarder, intensément, même si je vais pas tarder à finir en garde à vue à force... "L'herbe n'est pas plus verte ailleurs" (et ça nous fait +2 dans la tirelire des expressions de soixantenaire, ouiiiiiiiiiii), c'est vrai, mais parfois malgré tous les efforts qu'on peut faire pour la maintenir en bon état, un car de connards s'amusent à marcher dessus avec leurs nouvelles Asics à crampons... Plus sérieusement, je dis juste qu'il s'agit parfois de changer d'endroit pour se rendre compte qu'on avait aucune chance d'avoir la plus belle des pelouses de l'Hexagone en restant là où les parasites la mangeaient de l'intérieur.


Donc oui les "départs à zéro" existent j'en suis la preuve et je ne suis pas au bout de mon chemin qui sait si finalement je n'aurais pas des "départs à zéro" au carré, au cube... Ça commence à faire, mais pourquoi pas ? Multipliez les rencontres, les gens, l'amour, les liens, soustraire ceux qui n'étaient pas fait pour rester et additionner ceux qui seront là toute la vie, c'est peut-être ça la plus belle des équations.



 
 
 

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