"Dis Maman pourquoi ?"

Quelque chose que vous ne savez certainement pas comme ça sur moi, de prime abord, c'est que je rêve depuis toute jeune d'avoir une famille. Bon, je vous dirais pas où c'est placé exactement sur ma bucket list entre # Roulez une galoche à Brad Pitt et # Boire une Tequila tête en bas et nez bouché, mais ça y est. C'est pour ça que je pèse mes mots quand je dis que vous l'ignoriez sur moi car je suis peut être pas la personne la plus maternelle et responsable comme ça à première vue. Et je pèse encore mes mots (une vraie réincarnation d'une balance TEFAL la meuf) quand je dis que je souhaite une "famille" et non des "enfants", car je suis plus attachée à la construction, qu'à la possession, à l'amour qu'à la dépendance, à l'envie d'enfin pouvoir me planter en maths sans culpabiliser (désolée Papa et Maman pour le 2/20 en Maths au BAC, je sais que c'est pas digéré) et de faire que 1+1 fasse 3.

Et dans mes prétentions de femme assumée, je ne veux pas de fille. Pourquoi me direz-vous ? (siiiiiiiiiii dis le Sébastien, POURQUOI ?). Bon je vous passe les raisons évidentes et certaines, les meufs c'est chiant et ça coûte cher en supplément bagage chez Air France. Ça crie, ça se prend la tête pour avoir le dernier rouge à lèvres, ça se crêpe le chignon, ça se jalouse pour une brosse à cheveux... (je sens que le Karma va me rattraper fort à moi ahaha).

Mais pour les raisons plus Freudiennes, Platoniennes et Aristoniennes (et tout le club des 5), c'est parce que je suis incapable fondamentalement de la voir souffrir. Je suis passée par là et je ne peux pas me résigner à ne pas pouvoir lui apporter de réponse. Je ne peux pas baisser les yeux quand elle me dira "Maman pourquoi il y a des gens méchants ?". Je ne peux pas ravaler ma salive quand elle me dira "Maman pourquoi les hommes sont manipulateurs ?". Je ne pourrais pas lui caresser sa chevelure de déesse (Merci Maman) quand elle me dira dans un sanglot "Pourquoi moi Maman, j'aurais donné ma vie pour lui, je croyais qu'il m'aimait". (Merci Papa)

Comment lui expliquer sciemment que le Monde est rempli de personnes malhonnêtes qui attendront ses premières failles, car elle en aura (Merci Maman), et qui tapient dans l'ombre la laisseront pour morte du jour au lendemain sans jamais se retourner. Comment lui faire comprendre avec mes mots que je l'ai vécu, sans jamais être armée pour le supporter. Avec quel mot de la langue française je serais capable de faire une synthaxe pour lui expliquer que des chagrins peuvent tuer. Qu'elle pourra être la personne la plus belle, aimante, bienveillante et intelligente, elle ne correspondra pas aux cases qu'on souhaitera lui donner. Alors la méchanceté n'est pas genrée, quelle chance, mais j'aimerais qu'IPSOS se penche sur le doss' avec les sondages concrets pour voir combien d'hommes et de femmes sont capables de mentir, de ruser, de tricher et de détruire. (Perso pas besoin que ça sorte dans les journaux en kiosque, je sais déjà la réponse).

Comme si l'obtention d'un coeur pur par des moyens les plus horribles apporterait gloire éternelle à celui qui le ferait. Il y a une prophétie que nous, femmes ignares et sottes, ignorerions depuis l'enfance que les petits garçons liraient au dos d'un paquet de Choco Pops entamé, le zizi dans la main (ne dites pas non, vous vous touchez TOUJOURS votre zizi) "Pleurer tu feras, et des couilles tu auras". Non parce que du coup, je veux bien qu'on nous mette au parfum ! Qu'est-ce que tous ces mensonges, ces trahisons et malhonnêteté apportent à celui qui en use. Y'a-t-il une cible précise ou vous tirez dans le tas à balles réelles ? Avons-nous été choisies méticuleusement, ou sommes-nous juste la première dinde à aligner 2 phrases sans faire de faute d'accord ?

Les dés sont pipés Jean-Pierre, depuis le début. Je m'explique, je dois dire à ma fille d'être méfiante sur ses gardes, et quand elle rencontrera un garçon, elle le lui dira bien évidemment comme elle sera bien éduquée, honnête et droite (ouuuuhouuu le karma), qu'elle doit faire attention qu'elle a peur de souffrir. Déjà le mec, elle l'a perdu en 5sec, ça fait 1000 fois qu'il a entendu le discours dans sa matinée Tinder pour enfants de 12 ans. Puis il lui dira qu'il est différent, qu'il est quelqu'un de simple, qu'il ne supporte pas de faire souffrir et surtout, SURTOUT que tous les matins il lui apportera son Kinder Pinguoui (moi c'est ça qui m'a foutue dedans à chaque fois). Puis du jour au lendemain, il ne lui adressera plus un mot et elle ne saura plus comment se réveiller le matin. Et elle découvrira qu'il apportait le Kinder Pinguoui à toutes les personnes avec une vulve et des collants (pas cool quand même).

Alors qui est le plus coupable celui qui se méfie où celui qui fait de la méfiance sa meilleure alliée dans le temps en brisant les barrières de la raison une par une, jusqu'à avoir notre coeur battant dans ses mains et pouvoir le presser si fort qu'il arrête de battre. (tu sais comme les balles anti-stress, enfin si... mais si, Sébastien tu l'as l'image quand même !). Devrais-je dire à ma fille, que lorsque l'on devient amoureuse, on ne présente plus aucun intérêt pour des hommes incapables d'aimer mais qui ne font que désirer ? Devrais-je lui dire "Va demander à ton père tiens, il a plus d'expérience sur le sujet !" (on peut craquouiller un peu quand même). Serais-je obligée de lui dire que les hommes n'ont aucune parole et qu'ils ont un désir bouillant de destruction une fois que tout ce qu'ils voulaient c'était "posséder".

Finalement, je te dirais à toi petite fille en sanglots et à bout de force, que tu feras comme ta Mère. Que tu n'auras surtout pas à t'en vouloir d'être restée celle qui te rend si unique. Celle qui a ri aux éclats, qui s'est jetée dans la boue pour un pari, qui a pleuré à la coupe du Monde 98, qui mangeait en cachette et qui aimait. Qui aimait avec toutes ses tripes, du plus profond de son âme, une autre personne bien plus qu'elle même. Qui a toujours accordé le pardon dans les erreurs, qui a été patiente quand il ne savait pas lancer un programme délicat sur la machine à laver, qui a donné son corps dans les moments les plus intimes. Je te dirais que je suis fière de toi, qu'aimer sans date limite, que promettre l'éternité malgré les difficultés et le cadeau le plus précieux que tu aies fait. Je te dirais qu'avoir des couilles n'a aussi jamais été genrée, que d'ailleurs tu pourrais avoir n'importe quoi entre les jambes, cela ne changerait pas la beauté de ton coeur. Je sais, tu me diras que celui-ci est brisé qu'il n'aimera plus jamais. Et je te dirais, comme me disait ta Grand-Mère, que tu ne peux pas le voir maintenant car ta vie s'est arrêtée mais qu'aucun homme ne peut utiliser le mot "aimer" en agissant de cette façon. Il y a des promesses qu'on ne peut pas honorer toute seule et des paroles qui seront reprises aussi rapidement qu'elles seront dites. Je te prendrais dans mes bras si fort, en te disant qu'un couple c'est à deux, et qu'à défaut de l'être je suis là pour toi. Personne ne peut t'enlever ton sourire, tes rêves et la parole. Crie, souffre, écrit, parle et vie. Et va voir ton Père...

Contrairement à moi, la vie ne pardonne pas. Tu auras ton tour.