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#balancetoi

  • Photo du rédacteur: Maeva FAU
    Maeva FAU
  • 23 juin 2022
  • 5 min de lecture

Il est beau le rythme d'un article par mois. . . Je vous entends d'ici les Fans virulents (c'est faux).

Je pourrais vous dire que c'est parce que j'ai accouché de jumeaux, ou que j'ai monté une start-up qui est devenue la nouvelle licorne de l'année, mais malheureusement ou heureusement toujours le même horizon 2022, du kiff, du kiff, du kiff... et des emmerdes.

Mais cet endroit est une place qui donne la parole à la franchise, à des histoires qui sont inspirées de ce qui m'entoure et de bribes de vie qui me nourrissent. Donc honnêteté oblige, aujourd'hui je ressens le besoin de vous parler d'un sujet important qui va rallier les Femens (mydreamcomestrue) et qui ne peut plus rester banal.


Je pourrais vous dire que les faits relatés sont issus d'une fiction, que toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est complètement fortuite. Je pourrais vous dire que commencer un nouveau travail dans une société majoritairement composée d'hommes est une partie de plaisir chaque matin. Je pourrais vous apprendre des blagues machistes, des remarques sexistes, des "mais t'as tes règles aujourd'hui ou quoi" ? Je pourrais vous dire que j'y ai rigolé, et que j'ai même mis une pièce également pensant que j'étais "hype", "moderne", que c'était cool d'être intégrée à deux doigts du "chat bite" avec tes collègues. (ne le faites pas, je déconseille du coup).

Je pourrais encore vous apprendre la différence entre une GTI et une coupé sport à force de sujets de conversations variés. Je pourrais vous dire que vous faites attention au moindre détail de votre tenue le matin, parce qu'on ne sait jamais peut être que le "cycliste" est le nouveau accessoire excitant du mâle 2.0, sait-on jamais, on a tous eu nos premiers émois devant Richard Virenque (c'est faux).

Je pourrais vous dire qu'on ne se pose jamais des questions sur son rôle dans cette société, si finalement le Master 2 était obligatoire pour gérer des enfants de 4 ans, peut-être que CAP petite enfance aurait fait l'affaire. Quand on sait d'autant plus que l'écart des salaires est bien présent, parce que tu comprends "moi je peux porter du poids"... Aaaaaaahhhhh mais c'est donc ça Jean-Pierre par contre ton cerveau tu peux le soulever avec le petit doigt non ?!

Je pourrais vous dire qu'on ne le voit pas venir l'évènement de trop, celui qui mettra fin à ces oeillères qu'on se met à chaque heure de la journée. Je pourrais vous dire que les actes ne suivent pas forcément les paroles dites en mâchouillant du chewing-gum la bouche ouverte.

Je pourrais vous dire que pourtant ce jour arrive, là où vous vous y attendez le moins (OUI Christiane le même principe que quand tu cherches un mari t'as tout compris). Je pourrais vous dire que s'enfermer à clés avec vous dans votre bureau en se touchant les poches (clairement pas pour faire l'appoint) est un écart de conduite, une erreur humaine. Je pourrais vous dire qu'en parler à vos patrons et autour de vous, clos le litige. Qu'ils ne vous diront pas que "quand on s'habille comme vous vous habillez, il ne faut pas s'étonner d'attirer les regards", "si vous n'êtes pas prêtes à travailler dans un milieu d'homme, la porte est là", "vous êtes fragiles en plus ces temps-ci non ? Vous êtes sûre de ne pas mal avoir interprété ?". Je pourrais vous dire qu'on ne ressent pas de colère, de honte, d'humiliation mais aussi de rage. Ça. Je ne le pourrais plus.


Parce que ce sont des actes qui sont d'une extrême violence pour la personne qui les reçoit, contre son gré, sa volonté et son intention. Je n'ai pourtant suivi que de loin ces mouvements #balancetonporc, #metoo, car je trouvais que finalement ça en disait plus sur l'agressé que l'agresseur. C'est vrai ça, on a rarement vu d'articles sur un homme harceleur au travail, qui raconte son quotidien de fracassé du bulbe, à vouloir sauter sur tout ce qui bouge et qui ne peut pas s'empêcher de croire que parce que tu lui dis "merci" avec un sourire, tu as envie de finir sous le bureau, les genoux brûlé par la moquette. On a jamais eu de Bernard, d'Olivier, ou de Christian (oui j'ai une liste de prénoms supposés, je blague vous sentez pas visés), qui témoignent sur l'enfer de devoir poser ses yeux sur "un petit cul", de penser qu'une femme ne peut pas être compétente et sophistiquée. Parce que tu comprends y'en a qu'une de comme ça et c'est sa femme qu'il trompe tous les Vendredis après-midi en congrès professionnel dans un Ibis Budget.

De ma vision étriquée, c'était plus un #balancetoi comme mouvement, parce qu'en plus de supporter le statut de victime, tu dois te mettre à nue (encooooooreeeee) en parlant des détails sordides, des regards pesants, des effleurements déplacés. Tu dois verbaliser à voix haute quelque chose qui ne s'est même pas encore formalisé dans ton cerveau. Ce système ne choque donc personne ? On trouve ça styley en pensant qu'on a un peu de Johnny Depp et d'Amber Heard chez nous ?

Combien d'histoires similaires doivent se passer, pour qu'on réagisse enfin ? Pour qu'on arrête de vivre dans la honte, pensant qu'on a fait quelque chose pour mériter cela, que peut-être... Il n'y a absolument AUCUN peut-être. Dans ces situations bien précises, quoique vous fassiez, c'est comme si vous agitiez des saucisses devant un Doberman en se disant qu'il est vegan.


Ce que je peux vous dire c'est que cela commence toujours quelque part. Et que surtout ça se termine aussi. Il y a des solutions pour lutter contre les injustices et les comportements de sous-hommes. La première s'appelle le courage, car il en faudra. Que souvent, comme dans les conflits avec ton voisin qui te dit que "non son barbecue électrique ne fait ni fumée, ni odeur de poissons made in Marseille Vieux Port", c'est toi qui partira. Mais que dans la vie tout se paie. Et pour certains l'addition va être salée. Je peux vous assurer aussi, qu'une société qui agit de cette manière ne mériterait même pas d'avoir un KBIS (attention recherche google pour les néophytes) et que surtout il ne faut pas les laisser penser une seule seconde que vous fuyiez.


D'abord on se sauve, ensuite on se soigne et après on attaque. (devise que j'ai eu sur un magnet Le Gaulois, aucun mérite sorry). Ce que je vous dirais c'est que l'on n'est pas seules. Et que plus, on fera bloc, et on sera alerte sur ces connards de la pire espèce, plus on pourra agir. Je sais que la révolution ne se fera pas demain, que très honnêtement on devra peut-être apprendre à vivre avec (comme la COVID bordel, sauf qu'il n'y a aucun vaccin pour une bouche reliée à l'anus). Mais on va vivre sans peur. Rien, ni personne, ne peut dégrader notre image, dégrader notre travail acharné, nos heures supplémentaires, notre estime, et nos valeurs. Et vous savez quoi ? Quand on décide de faire passer ses valeurs avant une fiche de paie, on gagne une récompense inestimable : le respect.



XoXo










 
 
 

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